Avec la série de diptyques intitulée "Ce que leurs yeux ont vu..." Alizé Le Maoult rend hommage aux reporters de guerre, aux témoins de l’Histoire, à ceux qui témoignent des soubresauts du monde, souvent au péril de leur vie. Sa série de diptyques est composée de portraits de reporters de guerre, réalisés par Alizé entre 2013 et 2023. Chaque portrait fait face à une de leurs images les plus iconiques ou les plus personnelles.

Le Salon de la Photo expose une vingtaine de dyptiques sélectionnés parmi ceux exposés au Couvent des Minimes de Perpignan par le CIP, Centre International du Photojournalisme de Perpignan et l’association Visa pour l’Image – Perpignan, du 19 janvier au 30 juillet 2023. Le CIP exposait 70 dyptiques d’Alizé Le Maoult, sous le commissariat de Jean-Luc Monterosso, Jean-Luc Soret et Nicolas Petit.

En 1994, après les accords de Dayton, Alizée Le Maoult, cinéaste de formation, est à Sarajevo pour la préparation d’un film. Dans cette ville assiégée depuis plus de 3 ans, elle rencontre des photojournalistes. De retour d’une exposition organisée par la ville de Sarajevo en 2012, pour célébrer les 20 ans du début de la guerre, la cinéaste à l’idée de photographier les reporters.

C’est au Polaroïd 180, en noir et blanc et contre un mur de l’hôtel que commence sa série de portrait « Ce que leurs yeux ont vu... ». Murs métaphoriques, abritant populations et photographes, détruits au fil des conflits. À partir de 2016, Alizé Le Maoult décide de mettre en regard de chaque portrait une image prise par les photographes eux-mêmes. Une image, qui, parmi tous les conflits qu’ils ont couverts, représente « La Guerre », car eux seuls savent ce qu’ils ont vu. Ces derniers portraits sont réalisés cette année.